Une journée chez Camille
En remplacement de notre président, j’ai participé avec Jean-Claude et Frédéric à une journée « portes ouvertes » de l’Observatoire Camille Flammarion. Le bâtiment, sa coupole et sa lunette de 24 cm sont accessibles au public depuis peu, après une longue convalescence de 10 ans et près de 40 ans d’abandon total par les légataires de la Société Astronomique de France (SAF). C’est une association locale, « les amis de Camille Flammarion« , qui a pris a bras le corps le projet de rénovation, qui a recherché et obtenus les financements. Maintenant que la première étape est atteinte, elle a faillit ne plus avoir accès au bâtiment car les responsables de la SAF avaient décidé de changer les serrures un dimanche matin. Heureusement que la mairie de Juvisy, qui loue l’accès à la coupole, a pu intervenir et stopper le « bricolage . Pour remettre aux normes le bâtiment, il manque un projet commun aux différents acteurs et 6 millions d’euros. Le plus compliqué sera de trouver… le projet qui mettra tout le monde d’accord, car depuis « le coup des serrures », la SAF fait la sourde oreille, pas trop fière de s’être fait prendre la main sur le trousseau de clés.
Comme le disait Pépin, nous nous sommes installés confortablement sous notre Barnum et sous le frais soleil d’avril pour patiemment attendre le badaud. Pas un chat avant midi quand les nuages ont décidé d’annuler l’atelier observation du Soleil. L’occasion pour les grands enfants de faire un petit concours improvisé de fusée à eau, remporté de deux bonnes longueurs par les « amis de Camille ». Leur système de mise sous pression relevant de réflexions abouties tandis que le projet de Jean Claude relevait du bouchon de Frontignan (nous on bouche nos bouteilles avec du liège, monsieur). Bon, on a pris des photos, piqué les plans, corrompu l’ingénieur, saboté l’engin : l’année prochaine, a nous la Coupe.
Point d’orgue de la journée, la visite sous la coupole. Pour ceux qui connaissent « Space Mountain » à Disneyland, la lunette de Camille peut ressembler à un décor d’attraction tellement ça fleure bon le Nautilus. Tout y est: l’acier de forge ( la monture fait plusieurs tonnes et tend à déformer le bati ! ), le laiton et le cuivre impeccable, le bois, les engrenages, les contre poids éléphantesques, et le double tube perché à près de 3m sur une équatoriale allemande, voire prussienne. Après une description technique et surtout historique de l’instrument, nous avons eu le plaisir de visiter des zones du bâtiment non accessible au public, notamment l’ancienne salle des « astronomes » dont l’accès ce faisait par la petite tourelle extérieure, aujourd’hui en fort mauvais état. Cette tourelle évitait que les noctambules ne traverse les appartements privé de madame Flammarion en tenue de nuit ( si on peut plus rigoler …).
Passé 16h00, le robinet des visites s’est ouvert, un peu, et une cinquantaine de curieux, dont Olivier, ont profité des expos et des visites guidées pour découvrir le site. Une fois les trépieds repliés nous avons salué nos hôtes en leur promettant notre revanche pour les fusées à eau.
Petit lot de consolation, un jeune homme l’air mi-amusé mi-méprisant qui nous a dit : » Ha! c’est vous Breuillet ? – oui pourquoi cette remarque ? -Bah, vous êtes le club d’astro le plus connu de l’ Essonne ! ».
La vérité est toujours bonne à dire, et quelque fois à entendre.